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jeudi 30 mai 2013

REMETTONS LA QUALITÉ À L'AVANT-PLAN DE LA SAQ


Note:  Ce billet a aussi été publié le 30 mai 2013 dans le Huffington Post Québec (voir ici).

Mon billet de la semaine dernière « Pour la SAQ, la qualité c’est secondaire » a ouvert les yeux de beaucoup de monde. Dès le lendemain, je fus invité à participer à l’émission de radio « Pas de midi sans info » à Radio-Canada.  À cette émission animée par le journaliste Michel C. Auger, premier analyste politique pour Radio-Canada, on avait aussi invité une porte-parole de la SAQ (enfin!). Examinons ensemble les grandes lignes de ce qui s’y est dit.



J’aimerais féliciter ici Radio-Canada pour avoir réussi, fait assez rare, à convaincre une relationniste de la SAQ à se déplacer pour venir répondre à des questions précises, alors qu’habituellement la SAQ se contente d’émettre un communiqué que les médias reprennent souvent à la lettre. Il faut croire que cela prend une grosse Société d’État (Radio-Canada) pour en faire bouger une autre! (Société des Alcools du Québec).
 

J’inciterais les autres médias, dans la mesure du possible, à faire de même. On risque davantage de mettre en lumière les faits importants par un dialogue, plutôt que lors de l’habituel monologue du monopole.

Pour ceux et celles qui ont un peu de temps, soit environ 13 minutes, vous pourrez écouter cette entrevue rondement menée, grâce à ce lien :

Notez la surprise de l’animateur M. Auger lorsque la porte-parole déclare que le côté « bucolique » du vin n’est pas suffisant pour le faire vendre et que les critères de notoriété et de qualité sont synonymes.

Le désaccord

Le point de vue que je défends lors de cette entrevue est que cette grille d’évaluation qui sert à sélectionner les produits courants à la SAQ est mal conçue et est loin d’être claire, permettant ainsi à la SAQ de faire à peu près ce que bon lui semble avec celle-ci. Par exemple, n’accorder que 5 points au critère spécifique de la qualité est complètement ridicule et farfelu.  Et je ne suis pas le seul à le dire.  Certains chroniqueurs et même plusieurs employés de vente de la SAQ l’ayant eux aussi déclaré.

La plupart des clients réguliers de notre seul caviste au Québec ont sans doute pu eux-mêmes constater que depuis deux ans, le nombre de vins vendus en bas de 15$ a beaucoup diminué, que le prix moyen d’une bouteille de vin a sensiblement augmenté, mais que la qualité elle n’a pas suivi.

Pour la SAQ, il est normal que le nombre de points accordé au budget promotionnel offert par le producteur soit trois fois plus élevé (15 points) que celui qu’on accorde au critère bien précis de la qualité. Celle-ci affirme que la qualité est un facteur important pour elle et déclare tout de go qu’il suffit d’additionner les points du critère «  qualité » (5 points), du critère « notoriété » (10 points), et du rapport « qualité/prix » (35 points) pour conclure que la qualité est ainsi évaluée pour plus de 50 points! (et non pas 55 points comme l’a avancé la porte-parole de la SAQ).

Qu’obtient-on avec cette grille?

Si cette grille de sélection accorde comme l’affirme la SAQ, 50 points à la qualité, comment alors se fait-il que depuis son implantation, on assiste à l’arrivée massive dans ses produits courants, de vins élaborés industriellement par de  grands producteurs, ayant des prix plus élevés que ceux qu’ils remplacent et avec une qualité moins intéressante?

Je persiste et signe. Cette grille de sélection conçue PAR et POUR la Société des Alcools du Québec et qu’elle utilise depuis les deux dernières années est la cause principale de la baisse de la qualité générale de ses produits courants.

Cette grille maudite est volontairement floue et ainsi voulue  afin de pouvoir prioriser les profits avant la qualité.  Elle pénalise ainsi les consommateurs qui se voient offrir des produits à des prix encore plus élevés puisque bien sûr le coût des budgets promotionnels doit être inclus dans les prix de vente. C’est donc toujours et encore la clientèle qui paie de sa poche pour ces pratiques mercantiles.  Et d’un autre côté, on entretient l’illusion chez les consommateurs qui n’y voient que du feu  que l’on trouvera  sur les tablettes des succursales des produits courants sélectionnés pour eux avant tout pour leurs qualités organoleptiques alors qu'ils les ont surtout été pour des raisons économiques.

La SAQ le dit elle-même!

Lors de l’entrevue citée au début, l’animateur fait remarquer à madame Linda Bouchard de la SAQ qu’avec autant de points accordés à l’investissement promotionnel versé à la Société des Alcools du Québec qui est règle générale rappelons-le de 200,000$, on se trouve ainsi  à exclure à toutes fins pratiques les vins souvent plus intéressants  de petits producteurs qui ne peuvent allonger de pareilles sommes pour faire entrer leurs produits.

La réponse de la porte-parole est claire : la SAQ préfère retenir les vins (et les $) des gros producteurs pour les produits courants qui sont présents à l’année longue dans la partie centrale et bien visible de ses quelques 400 succursales.  Pour les vins des petits producteurs, souvent meilleurs mais sans budget élevé de publicité, la SAQ, dans sa grande générosité, est prête à les accueillir comme produits de spécialité, où ils se retrouveront dans la partie arrière de quelques succursales, une ou deux fois par année. Belle équité!

Vous savez au moins maintenant à quoi vous en tenir: la qualité (pour les consommateurs) se trouve à l'arrière du magasin alors que la vache à vin (pour la SAQ) est placée en avant.



Il faut que ça change :  deux suggestions

Les personnes qui me connaissent savent que je ne dénonce pas certaines situations pour le seul plaisir de la chose mais avec l’objectif ultime que des changements concrets se fassent afin d’améliorer dans l’intérêt général  ce qui peut et doit l’être. Dans cet esprit, afin de remettre à l’avant-plan la qualité dans le choix de ses  produits courants, je propose donc à la SAQ de considérer les deux pistes de solution suivantes :

1) Pour retrouver sa crédibilité et prouver hors de tout doute que le critère spécifique de la qualité est le facteur le plus important pour elle dans la sélection de ses produits courants, la SAQ doit revoir de fond en comble cette grille si controversée qui a déjà fait tant de ravages à la qualité moyenne des produits de cette catégorie. 

Et si elle n’a pas le temps ou les compétences pour le faire, ce dont je doute fortement, je lui offre gratuitement (gratuit, pensez-y!) mes services comme consultant. Vous vous doutez bien chers lecteurs et lectrices que cela a bien peu de chances de se produire. Quelqu’un qui conseillerait la SAQ alors que l’on sait qu’il favorise la qualité et les intérêts de la clientèle au lieu de ceux du gouvernement?  Impensable! 

2) Alors mes chers ami(e)s fonctionnaires du monopole, je vous proposerai une autre solution toute simple. Vous ne pourrez dire non à celle-ci puisque je vais utiliser l’un de vos propres arguments, soit celui que selon votre interprétation des critères de votre grille (voir ci-dessus), la qualité, la notoriété et le rapport qualité/prix veulent tous dire la même chose et que l’on peut donc tous les mettre dans le même sac (voir entrevue).

OK. Moi, et j’imagine la plupart de vos clients, voulons qu’il y ait beaucoup moins d’ambiguïté sur l’importance que vous accordez au critère de la qualité dans la sélection de vos vins. Voici ces 3 critères tels que pondérés présentement :

Notoriété :   10 points
Qualité :       5 points
Rapport Q/P :  35 points 
Total :   50 points 

Puisque vous avez-vous-mêmes dit que ces 3 critères sont tous reliés à la qualité, vous n'aurez certes aucune objection à modifier la pondération de la manière suivante :

Notoriété :   5 points
Qualité :      40 points
Rapport Q/P :  5 points
Total :  50 points

C’est tout. Ne touchez à rien d’autres (comme mettre davantage de points à l’investissement promotionnel).

40 points sur 100 pour la qualité, ça me convient parfaitement, même si  je considère cela comme un strict minimum. Et je suis persuadé que pour votre clientèle aussi. Cela est on ne peut plus net, clair et précis. On croit en la qualité ou bien on n’y croit pas, n’est-ce pas? 

Vous vous voudrez bien admettre que ma suggestion a le mérite d’être très raisonnable; je n’ai pas pour ma part été jusqu’à déposer une demande de recours collectif pour profits excessifs comme celle qui a été déposée mardi dernier devant le juge Sansfaçon de la Cour Supérieure!

Faites juste ça et nous recommencerons en croire à votre bonne foi car nous en avons tant besoin.  Ne faites rien et vous ferez vous-mêmes la démonstration que vous êtes passés de  respectable détaillant  de vin, à simple collecteur assoiffé de vingt ($).

Suggestions de la semaine: 

J'ai pour vous deux blancs français et deux rouges italiens, lesquels représentent quatre cépages différents.

Vins blancs 

Sauvignon, Domaine Bellevue, Touraine, Val de Loire, 2012, France (voir ici)

Bourgogne, Côtes d'Auxerre, P.L. et J.F. Bersan, 2009, France (voir ici)

Vins rouges  

La Lus, Albarossa, Monferrato, Vigne Regali, 2009, Italie  
(voir ici)

Badia a Passignano, Chianti Classico Riserva, Antinori, 2007, Italie (voir ici)

Bonnes dégustations!
 

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